
Ah ça fait du bien, d'entendre la journaliste québécoise Denise Bombardier parler de l'affaire DSK sur France Inter ce matin !
Parce que tout de même, après ce bal des faux culs, ces déceptions ...
Badinter, ... Qui vient expliquer son indignation sur la façon dont est traité DSK, puisqu'il ne lui ait pas appliqué la présomption d'innocence, en le montrant alpagué par les flics ricains, menotté ...
Ces chœurs automatiques, "le pauvre il est tombé dans un piège" ...
Le Canard Enchaîné qui explique doctement que certes tout le monde sait, mais tout le monde sait quoi ? DSK est présenté comme un libertin et les journalistes sont vertueux de ne pas "entrer dans les chambres à coucher" ...
La France, la belle France, ses séducteurs, son art de l'amour, son respect de la vie privée.
Qui va nous saouler pendant des mois en exposant les échographies de Carla.
Qui appelle "drame passionnel" le meurtre à coups de poings d'une actrice par un chanteur.
Alors oui c'est bien la séduction. C'est agréable les hommes entreprenants.
Oui on a le droit de courir les soirées échangistes.
Mais la France, la société française, a un problème sérieux avec le consentement.
DSK aime [trop] les femmes, c'est sa faiblesse.
De ce qu'on lit à droite à gauche, ce qu'aime DSK, c'est poursuivre, conquérir, soumettre à ses envies, à ses pulsions.
C'est faire craquer à force de textos insistants.
Ben alors, et la présomption d'innocence ? Et si c'est un piège ?
Je parle là de son comportement avéré, pas de cette plainte.
Si c'est un piège ?
Mais si c'est un piège, il est tombé dedans !
Ça change quoi ?
Imaginez une plainte pour corruption de fonctionnaire : ah ben c'était un piège !! donc ça ne compte pas ??
S'il y a une leçon à retenir de cette histoire, ça n'est pas "puissant un jour, misérable le lendemain", ce qui fascine tout le monde - c'est vrai que le coté tragédie antique est fascinant.
S'il y a une leçon à retenir, c'est qu'entre être entreprenant et être violeur, la notion de consentement doit se poser là.
Il faut apprendre à la reconnaitre.
Et arrêter de considérer qu'il s'agit uniquement de la faiblesse d'un homme, de la faiblesse de DSK.
Car il s'agit d'une faiblesse d'éducation, de considération de la femme, profondément, il s'agit de la façon dont une société considère les relations entre les hommes et les femmes.
* ce titre est la reprise d'une expression écrite de Piroska Nagy, ex économiste hongroise au FMI, "séduite" par DSK.