samedi 27 mars 2010

C'est de nos corps dont je te parle (2 sur 3)




Il y eut des élancements, tu t'en souviens, des raideurs et des génuflexions imposées.
C'était révérences contre révérences, dans un monde à jamais cloisonné, on aurait dit des prisonniers, des clones de Chaplin des Temps Modernes. Rèsonnaient les ritournelles sinistres des fiefs abandonnés reconvertis en espaces culturels, Trucks, Saviem, RVI, SMN, Jaeger, Blaupunkt, Valéo, une armée de 20 000 soldats, du temps où les manifestations se clôturaient à coups de nerfs de bœuf, avant le temps des ballons d'une fête décérébrée et désenchantée.
La fierté était une victoire secrète gagnée de haute lutte méconnue de tous.
C'était alors le corps contraint, plié, ployé, les chantiers en joug contre les Turcs, le sel de mer qui ronge la peau, à secouer les poches pour les ostréiculteurs, le maraîchage, pour les endives et les carottes, les grottes souterraines de Fleury, anciennes carrières de pierres, puis anciens abris antiaériens, aujourd'hui théâtre pour les champignonnières, où encore, l'humidité qui gagne, celle qui décape.
Le ramassage des pommes qui casse les reins.
L'ère « du bagne et de la galère réunis » était arrivée.
Nous quittions les villes au petit matin, pour arriver sur les quais d'embarquement, étrange frontière où nous montrions nos badges, pour être enfournés dans des camionnettes roulant les 700 mètres jusqu'au ferry, et il fallait ajouter une demie heure de transit glacé à notre heure de trajet dans la nuit blême.
Nous nous tenions au presque garde à vous en haie d'honneur pour les passagers nous ignorant, et nous nous entrainions à devenir invisibles, tels les cordages lovés sur le quai.
Le ferry vidé, le combat pouvait commencer.
Nous courrions dans les coursives où nous ne pouvions nous croiser que de profil, nous entrions dans la cabine meublée de quatre lits superposés, et nous plongions dans le cabinet de toilette. Il convenait de savoir se mettre à genoux plus vite qu'à son tour, nettoyer le carrelage, pulvériser le produit du sol au plafond, sécher au chiffon qui sèche, désinfecter au chiffon qui désinfecte, astiquer les WC, changer le papier toilette, les gobelets, la savonnette, vérifier le rideau.
Le mot d'ordre était « pas de poil, pas de goutte ». Nous avions trois minutes pour faire le cabinet de toilette.
D'autres pendant ce temps, faisaient les bannettes – changeaient les draps – et passaient l'aspirateur.
Rappelle toi, les genoux qui doublent de volume, les bras envahis par les fourmis, les épaules qui tirent, la tête qui cogne, la chaleur, les six kilos perdus le premier mois.
Les mains rougies et crevassées, des ongles de bêtes au pré, les cheveux collants, la sensation de souillure, l'odeur de peine et d'effort.
Nous faisions à plusieurs une heure de route, pour une demie heure de transit aller et une autre retour, une autre heure de route, et à la fin, une heure de travail, six jours par semaine, repos le mercredi, 250 euros par mois.
La tartine dans la poche, et on retarde le moment de la manger, on l'émiette, on y pense.
Les cigarettes servent de coupe faim, de révolte pitoyable, d'écran contre la nuit, et les embrasements des muscles étaient là pour nous remémorer notre corps de supplice.
Équipe de la fin de la nuit, équipe du soir, le temps est haché et autiste et on ne sait plus si on a faim ou sommeil.
Nous avions alors une obligation d'effacement, sempiternels fantômes, la vie devait se dérouler comme si nous n'étions pas, et laisser pour les autres du neuf en permanence, du propre et du vierge.
Tels des stigmates honteux, nous essayions de cacher la rébellion musculaire, de retrouver haletants le rythme disparu d'une journée hachée entre les chantiers dispersés aux quatre coins d'une ville indifférente.
Dans un monde de jungle, jamais pacifié, nous vivions le temps du corps volé.



Florence Aubenas a écrit "Le quai de Ouistreham", Editions de l'Olivier, 19 euros.
A lire d'urgence, surtout si l'on croit qu'il n'y a plus de lutte des classes.

mardi 23 mars 2010

C'est de nos corps dont je te parle (1 sur 3)



Il y eut des enlacements, tu t'en souviens, des moiteurs et des reptations.
C'était gémissements contre gémissements, un monde à jamais éloigné, on aurait dit des réfugiés 20 000 lieux sous les mers. Défilaient des poissons invisibles qui béaient en approbations muettes, dont on se passait bien. Le lit était une île gagnée de haute lutte méconnue de tous.
C'était alors le corps choral, la gemélléité enfin retrouvée, nous étions souples, secrets et affranchis.
Le mot d'ordre était aux soumissions consenties sous le joug de chaque minute ensemble, dans un désordre château-fort, et nous remplissions les douves d'oripeaux devenus pelures, oriflammes abandonnées au sol pour un rituel inlassable.
Nous quittions les clairières pour visiter les lisières, et rallions la meute tacite des animaux sauvages approchant l'eau en glissements furtifs, chuchotant chacun la bouche dans l'oreille de l'autre.
Dans une langue venue d'ailleurs, nous échangions des borborygmes dépourvus de contresens.
Nous repeignions tout en rouge et tenions à bout de bras l'allumette du brasier, défiant quiconque d'approcher. Le combat pouvait commencer.
Il nous laissait exsangues, comme un retrait des eaux, la Bastille après la prise, le bercement infini des cieux. Il ne nous restait qu'à planter le drapeau de la conquête et à s'endormir.
Tels des tatouages revendiqués, nous portions fièrement pendant les heures suivantes les stigmates du corps fêté, zébrures, traces de morsures, hématomes ou tiraillements de tendons, des pieds aux cheveux, cachés derrière nos prunelles.
Dans un monde sauvage, jamais rassasiés, nous vivions le temps du corps célébré.

23 mars






dimanche 21 mars 2010

Vélos et voisins




(pastel réalisé il y a 5 ans environ)




J'avais mis mon vélo sur le dos, pour remettre la roue dont j'avais fait changer la chambre à air.
Évidemment, il fallait de nouveau régler les freins.
Freins qui frottent, efforts inutiles.
J'avais la bonne clef six pans.
Il est arrivé, en ahanant, sur un vélo tellement petit que ses genoux lui arrivaient sous le menton.
Je lui ai donné dix ou onze ans.
Il a fait semblant de ne pas me voir, en passant devant mon garage où j'étais installée, avec une cuvette, une éponge, et une bombe de graisse pour les engrenages.
J'étais optimiste, il me restait juste à laver et graisser, je me disais.
Je lui ai jeté un œil en coin, il a continuer à faire le tour de l'espace vert.
Quand il est revenu, il avait un superbe vélo et un casque vaguement posé sur la tête, genre vététiste vétéran.
Je lui ai lancé, narquoise, ah tu as changé de vélo !
Du coup, il s'est arrêté.
Il m'a dit que oui, l'autre était vraiment trop petit, avec un sourire indulgent pour le fait que je n'avais pas remarqué ce détail.
Je continue d'essayer de régler la mâchoire des freins.
Si je desserre trop, la poignée est trop lâche, si je serre normal, ça frotte.
Je commence à me dire que ces vélos, c'est de la mauvaise qualité.
Il s'approche et me dit, toi aussi tu fais du vélo.
Oui je lui réponds, enfin, quand je n'ai pas de problème de réglage de freins.
Il me demande ce qu'ils ont, je lui explique.
Il me demande pourquoi il y a une cuvette.
Je lui dis que je lave et je graisse.
Il voit la bombe et me dit, ah c'est bien la graisse en bombe.
Je lui demande d'où vient son vélo. Il me dit que c'est un Bmx, offert par son oncle qui le laissait rouiller dehors. Pour faire des figures, il me précise.
Je lui dis ah oui je sais, et tu en fais ? Il prend un air modeste et me dit naaan.
Je lui conseille d'aller dans un club, alors, et il me dit qu'il va dans celui de son père.

Il repart faire un tour et le revoilà.
Alors, tu n'y arrives pas il me demande.
Je dis non et ça m'agace.
Il me dit attend je vais chercher de l'aide et il revient en me disant, mon père il ne veut pas venir.
Je lui dis c'est normal, ne va pas le déranger !
Il repart, revient, et me dit si tu y vas il va regarder.
Je remets le vélo sur le ventre, et me dirige vers un garage de l'autre coté de l'espace vert, ma clef six pans à la main.
Son père se penche sur le problème, pendant que son fils sort une patinette électrique de leur garage et entreprend de m'expliquer comment ça marche.
Le père me dit qu'il faudrait graisser le ressort des mâchoires, en lavant le vélo au karcher avant.
Par exemple pas très loin, là où on lave les voitures à Carrefour.
Il arrive à régler les freins, puis part un peu avec le vélo pour le tester.
Son fils m'explique les patinettes qu'il a eues.
Le père revient, je n'ai plus qu'à emmener mon vélo à Carrefour.

Je les remercie chaleureusement.
Après avoir rentré le vélo dans mon garage, je vois le fils au loin, assis, appuyé contre le garage voisin au leur.
Je lève le bras et lui fais un grand signe d'au revoir.
Il me répond silencieusement.

J'irais à Carrefour mardi, c'est grève.

Non, je n'ai pas envie d'un bébé




juste de les dessiner !

mardi 16 mars 2010

La soumission du matador, l'insoumission du matamore



J'ai traversé de longs tunnels blancs, imposant des silences ouatés. Le paysage se givrait sous mes yeux, préparant une arrivée sur un quai, imaginée en détails précis et aveugles.
Plus tard, tu as soulevé un rideau, des flocons implacables formaient un store entre deux monde, celui où nous étions et celui où nous n'étions pas.
Nous nous sommes faufilés et à tâtons, nous avons ouvert des portières ensevelies, à la recherche du Dernier Igloo. Nous avons tapé nos pieds contre le sol à l'entrée, pendant que le chef nous disait que les serveurs restant allaient pour certains, faire quelques kilomètres en scooter pour rentrer, dans la nuit. Comme je suggérai l'inhumanité, le chef a vanté l'intrépidité. Je m'attendais à ce qu'il nous affirme, ce sont des Warriors.
Nous avons diné pas loin de la flambée.
A la table d'à coté, il y avait ces deux types mal rasés.
L'un avait des yeux bleus en tête d'épingle, brillants et fiévreux. Il nous a raconté qu'il mangeait tout le temps au restaurant et qu'il se procurait des réductions sur Internet.
Nous n'avons pas compris ce qu'ils faisaient, comme job. Je ne sais pas pourquoi, je leur ai imaginé des missions pas très glorieuses, des nettoyeurs d'entreprises en faillite, des récupérateurs de locaux en déshérence, des types désabusés et détachés, pas de sweet home.
De nouveau dehors, la ville s'était vidée de toute trace de vie, sauf, rappelle toi, cet homme qui seul dans le rond point, faisait un bonhomme de neige, une envie irrésistible, comme de shooter dans les marrons, de faire stresser les pigeons, ou d'éclater les bulles du plastique bulle.




Le dimanche d'après, c'était le printemps et les électeurs allaient aux urnes en tee-shirt.
Presque 305 000 voix pour l'enfant du pays, celui que les parisiens ont essayé d'écarter.
Aujourd'hui, plus matois que jamais, avec une douceur assassine, il dit mais je tends la main à Mandroux, Mandroux, vous savez, elle me fait de la peine.
Jamais il ne sera démis, comment ne l'ont ils pas compris, cela reste un mystère.
Il est le Cacique, le gagnant de comédie, le Roi de la Comédie.
Ses tentatives de baptême pour les Septimaniens, d'importation de la statue de Lénine, tout lui est pardonné, la défense se fait toute seule, les phrases reprochées sont tellement sorties de leur contexte, que l'électeur lui, n'oublie pas les livres gratuits dans les lycées, l'aménagement des rives du Rhône, la bataille sur l'usine d'incinération, le Front National bouté hors du Conseil Régional, les budgets régionaux votés à l'unanimité, y compris des maires UMP.
Néanmoins, Frêche ne devrait pas considérer avec tant de condescendance Hélène Mandroux, une des six femmes à être à la tête d'une ville de plus de 100 000 habitants, médecin de formation. Il ne s'agit pas de gourmander une petite fille, encore moins d'humilier. Frêche devrait savoir, avec son expérience, qu'il faut éviter d'humilier lorsqu'on le peut.
D'autant que le score de 8,6 % du Front de Gauche dépasse le score du PS, de 7,74 %.
Et que celui d'EE est de 9,12. Alors Frêche a beau jeu de dire qu'il tend la main, mais, avec 50 % d'abstention et un total de 25 % des voix qui lui ont échappées, le matamore local n'est pas si bien pourvu que ce que cela peut sembler.
Même si le maintien sur son siège, dimanche prochain, est assuré.

Joli mois de mars.
Contrasté.
Un mois pour le souvenir - dans 120 ans.
Et même pas fini.

samedi 6 mars 2010

André et moi




J'ai rencontré André Dussolier dans l'ascenseur.
Enfin, son fils sûrement.
Ca m'a tellement étonnée sur le coup, que je l'ai regardé et j'ai failli lui dire bonjour !
"bonjour André !" que je lui aurais dit bêtement.
Et lui il m'aurait dit "vous faites erreur" et moi j'aurais répondu "si ça n'est lui c'est donc son fils !".
Et c'est comme ça qu'on ne se serait pas compris, André Dussolier et moi. Enfin son fils.

L'immeuble de l'ascenseur d'André Dussolier a 20 étages.
Ce qui n'est pas si haut quand on pense à Dubaï.
Même si je ne pense pas si souvent que ça à Dubaï.
Pour entrer, soit il faut montrer une pièce d'identité aux hôtesses de derrière le comptoir, soit il faut posséder une carte d'initié.
Moi j'ai une carte d'initiée. Je la passe dans les portiques où il n'y a pas marqué visiteurs. Et les portiques s'ouvrent et après, je me dirige tout droit vers le bon coté des ascenseurs. Pour les étages de 1 à 10, c'est à gauche, pour les autres, à droite.
Je vais à gauche parce que je vais au 5e étage.
Mais un jour, j'irai à droite, pour voir s'il y a un treizième étage. Je suis comme ça moi, aventureuse et exploratrice.
J'ai la clef du local, celle qui ouvre la première des trois portes.
La vue donne sur la Seine, quai de Javel.
Une fois installée dans le local, je range dans mon sac, toujours dans la même poche extérieure, pour ne pas chercher partout après, la clef, puis la carte d'initié. A coté de la carte de la cantine, qui est au rez de chaussée, à l'étage d'en dessous de la sortie si bien que c'est en fait un rez de jardin. C'est mieux pour la luminosité naturelle.

A mon bureau d'origine aussi il y a toutes sortes de badges.
Il faut un badge pour ouvrir la petite porte sur le coté par où on rentre quand le public ne peut pas rentrer par la grande porte et donc nous non plus.
Il faut un badge pour faire biper la pointeuse.
Et puis depuis peu, on va changer les petites imprimantes pour les remplacer par des gros copieurs imprimantes, un seul par étage.
Si bien qu'on a soulevé des problèmes de confidentialité, forcément.
Pour retirer vos photocopies commandées depuis votre poste, vous aurez un badge, que l'on nous a dit. Comme ça, le copieur ne donne pas à n'importe qui vos photocopies. Et puis ça permet de contrôler la consommation de papier.
Quand on commence à vous dire que l'on veut contrôler la consommation, ça veut dire qu'il faut arrêter de consommer. Ils espèrent aussi un peu qu'on ne va pas se lever pour aller avec son badge, chercher juste une photocopie, à l'autre bout du couloir, et que l'on va donc hésiter à quitter son poste. Et ne plus demander de photocopie pour un oui ou pour un non. C'est vrai ça, qu'ils nous disent, il y a des gens qui ne savent pas se contenter de lire sur écran, il faut qu'ils impriment absolument. Inutilement. Là, ils y réfléchiront à deux fois.
C'est le Siège qui a décidé ça, maintenant qu'on a un Siège comme dans les grandes entreprises.
Et depuis le 1ier janvier, je travaille dans une Unité Territoriale.
Au début, ils n'avaient pas beaucoup réfléchi au Siège - ils étaient trop occupés à y trouver des sièges - et ils avaient nommés les anciens directeurs de direction départementale, Responsable. Mais ça faisait Responsable d'Unité Territoriale et donc les Directeurs, qui tiennent à leur dignité, ont refusé d'être en RUT tout le temps.
Maintenant, ils sont Chef, ça fait CUT, c'est plus digne.
Du Siège, un collègue a pris de la promotion et a été affecté dans mon UT, sur un poste de responsable des Services Généraux.
J'aime beaucoup ce collègue parce qu'il a un regard rieur derrière ses lunettes, une grosse moustache qui tremble à peine quand il raconte des trucs totalement ironiques.
Pour commencer ses fonctions, il est passé dans les bureaux pour voir où on peut installer les gros photocopieurs envoyés du Siège.
Il y a quelques mois, j'avais commencé une campagne sur cette opération, qui prévoyait une seule machine par étage. Peu à peu, c'est passé à deux machines.
Le collègue me dit, non mais là, au cinquième étage - mon bureau est au 5e étage derrière l'ascenseur - on va mettre trois photocopieurs.
J'ai un doute : ne chercherait on pas à museler mon expression revendicative avec un photocopieur, fut il couleurs ?
Le collègue m'explique l'histoire des badges pour faire sortir la photocopie.
Je le regarde et je lui dis mais dans quel monde on vit, tu te rends compte, il faut un badge pour entrer dans l'immeuble, un autre pour pointer et là, un troisième pour avoir une misérable photocopie - fut elle couleurs !
Sa moustache tremble un chouïa, puis ses yeux s'allument.
Ah si ça n'est pas le même badge pour entrer que pour pointer, c'est pas normal, qu'il me répond rieur.

Je me penche illico sur une stratégie de lutte contre les badges.

A part ça, la vie est belle.

Où l'on découvre que je n'ai pas un avis pertinent sur tout



Mtislav, qui vient parfois de son sud ouest un petit sac à dos sur le dos et un sourire sous le nez, a un blog que j'aime fréquenter, c'est marqué dans la colonne à droite là, ô lecteur attentif.
Si on prend le temps de le suivre dans ses écrits, Mtislav vous emmène parfois dans une autre dimension, mais parfois pas.
Il a des titres de rubrique que je lui jalouse férocement : "décroissance de l'intime" par exemple, mais aussi la très belle "fondation Mtislav pour la foi".
Je n'ai absolument aucune idée sur la façon dont Mtislav répartit ses billets dans ses rubriques, mais accepter de renoncer à comprendre parfaitement le cheminement des pensées mtislaviennes fait partie du charme de l'existence.

Juste avant un billet sur les princesses, leurs dents et leur nez, et sur Kurt Wallender, ce Derrick du Nord, Mtislav, dans la rubrique de sa Fondation, a écrit un billet sur le micro-crédit. C'est un billet documenté et sérieux.
A la fin, le Mtislav facétieux me tague pour que je dise ce que je pense du micro-crédit.
Damned.
Dans les commentaires, il y a un petit échange entre Monsieur Poireau, Lucia Mel et Balmeyer, d'où il ressort d'une part qu'il vaut quand même mieux agir local, et que d'autre part, la gauche devrait investir le champ de l'économie et défendre la création d'entreprise.
Bon.
A partir du moment où des choses aussi intelligentes ont déjà été dit, comment voulez vous que je passe pour une femme réfléchie, qui a un avis pertinent et tout ça moi ?
Alors, ma contribution sera la suivante, dédiée à Nicolas :
Ce matin, sur France Inter, ils parlaient des Brèves de Comptoir.
Il y a un type, lessivé, essoré, pauvre quoi, qui dit :
"A la Caisse d'Epargne, c'est un écureuil, au Crédit Lyonnais, c'est un lion. Quand ils veulent nous baiser, c'est toujours avec une peluche".

J'ai mis des liens partout pour railler Didier Goux, qui n'aime pas les liens et aussi en clin d'oeil à quelqu'un, cherchez pas, vous ne le connaissez pas.